Des Questions ?

Contrairement aux apparences, ce blog n'est pas mort... Mais apparemment les lecteurs qui passent par là ne veulent pas ou n'osent pas poser de questions... C'est bien dommage ne trouvez vous pas ? Alors ne soyez pas timides, osez !

mardi 28 octobre 2008

Devenez Américanophiles !

Juste à temps pour les élections (aucun rapport en fait), Blogger vient enfin d'activer pour les blogs francophones le widget qui permet aux lecteurs fidèles d'un blog de se déclarer comme tels.

A quoi ça sert ?
Pour le lecteur, à pas grand chose s'il n'est pas lui-même un utilisateur de Blogger.
Pour le rédacteur du blog, tout simplement de savoir qui le lit, ce qui n'est pas négligeable, l'un des gros défauts des blogs c'est quand même qu'en dehors des commentaires on ne sait pas trop qui vous lit.

Donc si vous êtes un fidèle lecteur de ce blog (et n'êtes pas arrivés ici par hasard, cherchant des informations sur les élections sur google comme c'est le cas de la plupart des récents visiteurs), n'hésitez pas à vous signaler dans le widget de la colonne de droite, ça fera plaisir.

vendredi 17 octobre 2008

C'est quoi au juste de concept d'Affirmative Action?

(question posée par Jean-Philippe W. de Liège en Belgique)

L’Affirmative Action c’est plus ou moins (en tout cas dans le principe) ce que l’on appelle de nos jours et dans les contrées de Nicolas Sarkozy : « la discrimination positive. »
D’ailleurs, avant d’aller plus loin, je me permets un petit aparté presque hors sujet, mais je tiens à souligner que l’expression « discrimination positive » est une aberration en soi. Une discrimination est par définition négative car elle se fera toujours à l’encontre d’un groupe de personnes ou d’un individu en faveur d’un autre groupe de personnes ou d’un autre individu. De même qu’il ne peut y avoir de laïcité positive, la laïcité n’existant qu’en opposition avec l’Église. Quand un gouvernement réinvente la définition de certains termes, il est temps de se méfier.

Mais qu’en est-il de l’Affirmative Action ?

C’est un mouvement qui prend plus ou moins ses sources dans le «Civil Rights Movement», même si on pourrait le faire remonter encore plus loin, et il consiste à aider les minorités par des quotas (les fameux quotas) pour leur permettre d’accéder plus facilement à certaines universités, certains emplois, etc.
A l’origine, l’intention est louable, puisqu’il s’agit d’essayer de faire rattraper le retard acquis par des générations de ségrégations et à terme de créer une classe moyenne, puis aisée noire (puisqu’à l’origine il s’agissait surtout des populations noires) aux États-Unis.

Le résultat est globalement positif, grâce à l’Affirmative Action, on a vu vers la fin des années 80, début des années 90 l’émergence de cette classe moyenne. Mais on pourrait arguer qu’on est encore loin du compte et que l’Affirmative Action seule ne pourra jamais résorber les différences sociales entre les minorités ethniques.

On notera aussi que l’Affirmative Action n’a pas que des supporters. Et au-delà des individus racistes habituels on notera deux arguments valides :
- Ce genre de quotas, même s’ils sont positifs à l’échelle de la population, vont faire du mal à des individus. Certains (presque toujours des hommes blancs donc, puisque faisant partie du groupe « dominant ») se verront refuser l’accès à des universités ou des emplois alors qu’ils étaient parfaitement qualifiés car une personne d’une minorité peut-être un peu moins (ou pas) qualifiée leur sera passé devant pour cause de quotas. L’égalité entre populations doit-elle passer par l’inégalité entre individus ? C’est à discuter.
- Certains bénéficiaires de l’Affirmative Action eux-mêmes émettent des réserves à son encontre car ils ne savent pas s’ils ont eu ce poste ou cette bourse parce qu’ils la méritaient vraiment ou grâce à leur couleur de peau, ce qui à terme, peut laisser sous-entendre qu’ils ont eu leur diplôme ou leur poste au rabais.

Voila en gros ce qu’est l’Affirmative Action.
J'aurais pu entrer plus dans les détails, mais je voulais faire quelque chose de concis et rapide, après tout la question me demande d'expliquer le concept...

samedi 4 octobre 2008

Pourquoi voit on aussi peu d'obèses dans les films et séries TV américains ?

(question posée par Thierry C. d'Auribeau sur Siagne dans les Alpes-Maritimes, et je tiens à le remercier pour m'aider ainsi à réveiller ce blog bien moribond)

"Dans ce pays du politiquement correct où chaque émission télé doit contenir son quota de chaque minorité, pourquoi voit on aussi peu d'obèses à l'écran ?"


Avant de répondre à proprement parler à la question je dois d'abord tordre le cou à une idée reçue bien vivace en France dès qu'il est question d'Hollywood :
Il n'existe aucun quota pour la représentation des minorités dans les films et les séries TV.
Je ne sais pas trop d'où vient cette croyance, peut-être une mauvaise interprétation du concept d'Affirmative Action. Je ne sais pas. Mais le fait est qu'il n'existe aucune loi ou règle obligeant les directeurs de castings ou les scénaristes d'inclure un certain nombre de représentants de minorités dans leurs œuvres. Si depuis un certain nombre d'années, le nombre de représentants de minorités à l'écran a augmenté, c'est effectivement à cause du politiquement correct, je dirais même que c'est une des seules bonnes manifestations de celui-ci et au passage la France pourrait en prendre de la graine quant à sa représentation des noirs et des nord-africains dans ses fictions.

Mais qu'en est-il des obèses ?
La réponse est plutôt simple :
Déjà, l'obésité n'est pas une minorité raciale.
Ensuite et surtout tout le monde aime que ses personnages préférés soient beaux, riches et intelligents (pour faire court), or dans le monde occidental actuel, il est rare que l'on associe l'obésité à la beauté, au contraire même.
Je pense qu'il ne faut pas aller chercher plus loin pour cette sous représentation.
On pourrait aussi noter le faible pourcentage d'obèses parmi les acteurs, justement peut-être parce qu'il y a peu de demande, peut-être pour d'autres raisons moins directes (Hollywood étant située en Californie du Sud, capitale mondiale du culte du corps, et ce genre de choses).

Une fois de plus, on notera que la France ne fait pas mieux que les US de cet point de vue-là, que les obèses sont encore moins représentés dans les fictions françaises et quand ils le sont c'est presque toujours de façon caricaturale, voire limite insultante. Alors qu'aux US, là aussi, il y a du progrès depuis quelques années (essentiellement grâce à Roseanne Barr et John Goodman) et que ce progrès permet de voir des personnages tels qu'Hurley dans Lost, dont l'obésité est traitée de manière assez juste : elle n'est pas le trait principale du personnage, mais elle n'est pas non plus occultée.