Tout d’abord, comme vous le dites, les US sont vus comme le pays du consumérisme, mais c’est une des multiples images fausses que l’on a souvent de ce pays.
Attention, ne nous méprenons pas, je ne dis pas que les Américains ne sont pas consuméristes. Ils le sont. Mais ni plus ni moins que tous les autres pays riches ou en train de le devenir, France y compris. Et à la réflexion, certains pays en train de devenir riches sont bien plus consuméristes que les Etats-Unis.
Ensuite, il y a en France un phénomène que je considèrerais comme typiquement français –quoiqu’il doive bien exister dans d’autres pays- et en tout cas totalement absent aux US (une fois encore, contrairement à ce que de nombreux Français croient à tort).
Ce phénomène, dû essentiellement à la centralisation extrême de la France, est celui des événements, soit saisonniers, soit médiatiques qui vont toucher l’ensemble du pays et de la population. Vous savez quand il se passe quelque chose (d’exceptionnel ou non) et que tout le monde (médias, population, etc.) va en parler pendant presque constamment pendant un certain temps, jusqu’à ce que l’événement soit passé (s’il est saisonnier) ou qu’il y ait un ras-le-bol général de la chose, tout le monde en ayant trop parlé.
Et bien, figurez-vous que ce genre de comportement est presque inexistant aux US.
Je ne dis pas qu’il n’existe pas, mais il est très rare et confiné à quelques événements particuliers et prédéterminés : les élections présidentielles (et de manière plus générale : le Président), le Super Bowl et quelques trucs exceptionnels comme l’ouragan Katrina.
Et de manière plus générale, j’ai la sensation qu’il y a moins de marronniers aux US qu’il n’y en a en France.
L’un d’entre eux étant la Rentrée des Classes.
En France, c’est toute une histoire à l’échelle nationale, aux Etats-Unis, beaucoup moins, et du coup le traditionnel shopping de la Rentrée des Classes est réduit au strict minimum aux US, pas tout un rituel extrêmement codifié comme un France.
Je pense que c’est la raison principale.
Mais il y en a une autre qui va faire écarter grand les yeux de la plupart des lecteurs.
C’est que le concept de produits dérivés et déclinés à l’infini sur tout et n’importe quoi est bien plus présent en France qu’aux Etats-Unis !
Oui, oui, vous m’avez bien lu.
Certes, le concept a bien été inventé aux US (par George Lucas dit la légende), mais c’est en France (voire en Europe) qu’il prend parfois des dimensions hallucinantes, voire saugrenues.
Quand un événement générant des produits dérivés survient (comme un gros blockbuster par exemple), non seulement on va en parler beaucoup plus en France qu’aux US, mais surtout c’est en France et pas aux US qu’on verra le plus de produits dérivés sur la chose.
Aux US, ça se limitera en général à quelques jouets, bouquins et autres trucs destinés en général aux enfants et aux geeks.
En France, on va voir des déclinaisons du produit sur tout et n’importe quoi parfois, y compris les cahiers et les stylos.
Je crois que l’exemple le plus flagrant en face duquel je me suis retrouvé fut au cours de la sortie de Lord of the Rings.
Aux US, certes, il en était question, le film a eu le succès que l’on sait, mais les produits dérivés étaient, de manière générale, très rares.
Puis, rentré en France pour les fêtes, je tombais face à une déferlante que j’aurais été incapable d’imaginer.
On aurait dit que tous les produits de consommation étaient estampillés Lord of the Rings, même les plus improbables, toutes les émissions télévisées ne semblaient plus s’intéresser qu’à ce film, qui semblait aussi être le sujet de conversation principal de tout un chacun.
J’ai encore du mal à m’expliquer le pourquoi de la chose, mais une fois de plus, je soupçonne le centralisme associé à la (petite) taille de la France, opposé à une certaine dissémination aux US, parce que pas de centralisme, parce que la multitude des médias fait que 80% de la population n’a pas les yeux rivés sur 3 chaînes de télé seulement, etc.
Une dernière explication est qu’en France, il y a une certaine sacralisation des objets cahier et stylo (voyez par exemple comment il est important de savoir d’écrire au stylo-plume le plus tôt possible), alors qu’aux US, ils ne sont que des outils, et il est normal d’écrire au crayon à papier sur du papier plus ou moins brouillon, même un truc que l’on doit rendre au professeur.
4 commentaires:
David,
Il faut aller au Target ("Tarjay")pour voir vraiment tout les syles differents-- Il y a plein de choix aux EU pour les enfants- ils ne manque rien... Je ne sais pas si il y a plus de choix ici en France ou si c'est a peu pres le meme....
Comme je disais, je ne me suis jamais trop préoccupé de rentrée scolaire aux US, et pas en France non plus depuis plus d'une dizaine d'années, mais dans mes souvenirs il y a bien plus de choix dans n'importe quel supermarché français que dans un supermarché américain, même Target...
Va au Auchan ou au Carrefour du coin ce week-end et tu auras une expérience culturelle française que jamais tu n'aurais soupçonnée (si tu y survis)... ;-)
Bien évidemment je compte sur Céline pour avoir rassemblé des données scientifiques au cours de son voyage aux US la semaine dernière pour établir un comparatif infaillible.
oups, Céline avait oublié d'aller lire la réponse.
oui target fait pitié en la matière vis à vis d'un auchan de base; et pourtant I heart Target a fond!
Je ne suis pas d'accord à 100% sur le concept de non événement lié à la rentrée aux US.
Il y a peut-être en fait trop d'événment calandère du genre pour qu'on y attache de l'importance.
En effet, en France halloween : nada (enfin...trop ama), thanksgiving : inexistant, Noel : idem mais en france nous sommes plus accés sur la bouffe. après ça on attaque desuite avec valentine's day suivi de très prêt par St Patty's day et paques est au tournant...pour toutes ces "fêtes" il n'y a pas autant de merchandising en France.
make sens?
Make à peu près sense. ;-)
Disons que s'il existe des rentrées aux US dans les faits (rentrée des classes, rentrée télévisuelle, etc.) il n'y a pas à proprement parler de concept de Rentrée cumulant presque tous les aspects de la vie sociale dans le même évènement culturo-médiatique.
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